A la tête d’une des sociétés françaises qui fait référence dans le monde de l’aérien international avec plus de 100 bureaux sur 6 continents couvrant plus de 170 pays, cette Présidente qui n’a rien d’une « fille de… » a pourtant hérité de son père ce sens de l’anticipation, de la coopération et de l’amitié en affaires.
C’est peut être parce qu’elle adore l’histoire, l’autre passion qu’elle partage avec son père, que Sandrine de Saint Sauveur a ce regard aiguisé sur le monde et sur les femmes et les hommes de tous les continents.
Si elle se définit de culture européenne avant d’être citoyenne du monde, c’est par respect des autres cultures qu’elle ne connaît pas assez et qu’elle appréhende avec humilité.
« Apprendre à savoir ce que dit l’autre sans a priori, sans le juger, pour le comprendre. »
Ce principe de vie, Sandrine de Saint Sauveur l’applique au quotidien dans ses rapports aux autres et aux affaires. Les conflits étant toujours un échec selon elle, c’est en se tournant vers autrui qu’il est possible de les désamorcer. Et si elle est fière de représenter une société française qui fait du melting pot culturel de ses employés une richesse et une force c’est que son challenge est bien là : faire travailler ensemble des anglo-saxons, des latins, des orientaux, des africains, des slaves… C’est une tour de Babel, cette entreprise ! Pour s’en convaincre il suffit de regarder l’immense photo au mur du bureau de sa Présidente où des collaborateurs souriants et « tous un peu brindezingues » témoignent qu’il est possible de faire du business à travers le monde de façon sérieuse tout en s’amusant.
Sandrine de Saint Sauveur est comme son entreprise, visionnaire et exemplaire.
Pour fédérer ses équipes elle a un seul secret : le respect d’autrui ; un seul mot d’ordre : avancer toujours et tendre vers la perfection. Donner le tempo par l’exemple est un de ses outils ; comme le sont l’action, la remise en question, le doute permanent pas celui qui inhibe mais celui qui permet de ne pas être autoritaire et de s’entourer des bonnes personnes. « Se dire que seul on n’est rien malgré toutes les qualités que l’on peut avoir, s’appuyer à travers le monde sur des réseaux de gens assez enthousiastes pour créer des choses différentes, construire la confiance, être patient, maintenir sa ligne de conduite. » c’est en chef de bande qu’elle égrène avec conviction ce qui fait la force de sa société et lui permet de rester indépendante. Et si l’innovation est au cœur de ses préoccupations, tout comme être à l’écoute des besoins de ses partenaires, c’est en donnant du sens aux choses. Ce sens elle le trouve dans la transmission. Etrangère à la coupure intergénérationnelle, il est important pour elle de ne jamais oublié ce qu’elle a reçu afin de transmettre à son tour. Et il n’y a pas une semaine où l’on ne retrouve pas Sandrine de Saint Sauveur quelque part sur le globe. « Il faut aller à la rencontre des gens pour comprendre leur problématique. C’est comme cela que ça marche ». Bien sur elle reconnaît que la difficulté de son métier est ce qui en fait la richesse : le monde ! «… Et le monde est vaste. ».
« Faire ce que l’on dit ! ».
Cette femme dont on ne peut nier le caractère a toujours peur de mal faire ou a toujours l’ambition de mieux faire. Et même si elle se corrige aussitôt : « ce n’est pas en se flagellant que l’on avance et que l’on fait avancer », consciente de sa responsabilité elle ne cache pas que porter la destinée d’une entreprise c’est aussi porter une partie de la vie des familles qui participent à son développement. Le travail c’est sa valeur. Il donne des droits et des responsabilités. Quoi qu’on fasse selon elle, il faut le faire bien et l’envisager comme une source de satisfaction personnelle.
Femme de conviction, elle assume également toutes ses contradictions et les contradictions des autres, sauf une ! Rédhibitoire. Dire que l’on va faire quelque chose et ne pas le faire… Le reste elle s’en arrange, mais dérogez à cette règle et s’en est fini. C’est ainsi qu’elle avance en mettant l’acharnement qu’il faut. Car sans revendication militante elle sait malgré tout qu’une femme doit en faire plus, prouver, là ou d’autres doivent simplement être. La non action l’angoisse. Pourtant elle revendique le fait de se laisser porter, de se laisser même aller à la rêverie et à son unique priorité quand elle est à Paris : sa famille. « Je ne suis pas à une contradiction près » lance-t-elle encore dans un éclat de rire malicieux.
Sandrine de Saint Sauveur ne peut que séduire. Entrepreneur avisé, universaliste quoiqu’européenne convaincue qui place sa famille et ses amis au cœur des ses préoccupations et de son temps libre dès que cela lui est permis, elle avance sans artifice ni langue de bois avec une autodérision et un sens de l’humour permanents.
Son charme repose pourtant sur ce qu’elle ne dit pas mais que l’on devine. D’ailleurs, au détour d’une simple question l’émotion gagne… « Qu’est ce qui vous touche ?… Plein de choses (silence)… Le fait d’en parler me touche (silence)… Plein de choses… ». CR 2016
Christophe Ragué
APG / Sandrine de Saint Sauveur
- En 1991, Jean-Louis Baroux, fondateur d’APG joue la niche des services financiers aux petites compagnies aériennes en créant une coopérative de réseau et de service au plan européen.
- Sandrine de Saint Sauveur entre chez APG en 1993. Elle en devient Présidente en 2007.
- 2014 : APG fait plus de 500 millions de dollars de business dans le monde
- 2015 : Sandrine de Saint Sauveur reçoit la légion d’honneur
- 25 après sa création APG est le 1er réseau mondial de services commerciaux et de distribution pour les compagnies aériennes. Chaque année la conférence WorldConnect que Sandrine de Saint Sauveur organise réunit business et amitié autour de programmes de partenariats et de conférenciers d’excellence. On vient du monde entier pour y assister.